L'étude des relations villes-campagnes constitue un thème important de la géographie africaniste française, directement, quand il s'agit de s'intéresser aux liens qui unissent les deux ensembles, et indirectement, quand il s'agit de comprendre l'un en faisant référence à l'autre. L'histoire du laboratoire Gecko (ex-CEGAN, ex-Géotropiques) semble pouvoir être lue comme celle d'un glissement des études rurales aux études urbaines ; mais villes et campagnes sont aujourd'hui fermement associées. On remarque une convergence croissante des thèmes généraux d'études, jadis autour du développement, aujourd'hui autour de la gouvernance et de la participation. Dès lors le distinguo villes-campagnes comme cadre a priori permettant de catégoriser les travaux de recherche est-il donc encore vraiment opératoire ' En somme, peut-on encore étudier le monde rural ' et singulièrement agricole ' en faisant abstraction de la ville, comme marché et comme débouché ' De plus la croissance et la densification des réseaux de villes petites et moyennes, tout comme la conduite de politiques de villagisation qui pourraient sans doute être interprétées comme une urbanisation « par le bas », imposent que l'on réfléchisse aussi à une diffusion de l'urbain et que l'on amorce une réflexion sur la diffusion de mode de vie urbain dans les campagnes. Finalement, alors que pendant longtemps la question des relations villes-campagnes a surtout été étudiée par des chercheurs estampillés « ruralistes », peut-être faudrait-il maintenant qu'en réfléchissant aux formes et aux modalités de diffusion de l'urbain ' à débattre évidemment ' les géographes urbains sortent eux aussi de leur champ, de leurs villes.