Vingt cinq siècles, peut-être plus, nous séparent des premières opérations sidérurgiques menées en Afrique sub-tropicale. De multiples innovations sont apparues au fil du temps comme l'atteste en dernier ressort la variété des dispositifs de réduction des minerais de fer utilisés au début du 20e siècle. Cette diversité unique au monde rend particulièrement fascinante l'étude de cette histoire technologique, laquelle demeure encore largement inconnue. L'insuffisance des prospections et la rareté des fouilles archéologiques expliquent cette situation. Des recherches en cours, combinant observations de terrain et analyses de laboratoire, et tenant compte des apports de l'ethnologie et des savoir-faire d'anciens métallurgistes, montrent qu'il est possible d'avancer, suivant des échelles régionales, dans la connaissance de l'histoire de la production du fer, de l'extraction des minerais jusqu'à la commercialisation des produits finis. A terme deux questions pourront être traitées sur de nouvelles bases : celle de la diffusion des savoirs (mobilité des artisans du fer, transmission de proche en proche et/ou convergences technologiques) et celle des échanges à grande distance. Notre présentation comprendra trois parties basées sur les acquis de recherches programmées depuis les années 1990 : - Les procédés d'élaboration du fer et les principaux indices archéométriques associés, le tout perçu à travers le fonctionnement d'ateliers sidérurgiques burkinabais et maliens ; - Les apports archéologiques de la fouille d'un bas fourneau de l'Age ancien du fer mis au jour à Koussané dans la haute vallée du Sénégal ; - Comparaisons dans l'analyse des processus techniques et sociaux de la métallurgie : exemples centrafricains et burkinabais.