A la suite des travaux théoriques d'auteurs comme, M. Douglas (1982) U. Beck (1986) ou encore N. Luhman (1990), de nombreux travaux empiriques ont étudié l'articulation entre l'aléa et la prise en compte du risque par les sociétés. Cependant, ces études traitent rarement de l'Afrique et des pays tropicaux pourtant « terres de risques et de violences » suivant l'expression de Gallais (1994). Deux axes de recherches ont émergé au cours de ces vingt dernières années : - une réflexion sur la construction de la notion de risque poursuivant les recherches effectuées depuis une vingtaine d'année dans ce domaine par des chercheurs français et européens. Ces réflexions portent sur le statut de la nature, mais aussi sur la portée anthropologique de la « prise de risque ». - Un questionnement sur la traduction des travaux scientifiques dans les programmes de gestion des risques menés par les institutions internationales, les Ong et les Etats, notamment à travers des notions discutées comme celle de « complex emergency ». Ces deux axes de réflexion conduisent à une remise en question de la notion de risque au-delà du binôme aléa/vulnérabilité, et un questionnement sur ses présupposés socio-anthropologiques. Les objectifs de la table ronde sont : - De faire un point sur les recherches dans cette thématique et mener une réflexion pluridisciplinaire sur la représentation et l'évaluation des risques, de l'insécurité et la définition de politiques sécuritaires et de sécurisation dans les pays en voie de développement, particulièrement en Afrique. - De s'interroger sur la spécificité « africaine » du travail sur les risques : y a-t-il des modes de traitement particuliers de la notion de risque chez les africanistes, entre les chercheurs du Nord et du Sud ' - Et enfin de présenter enfin les travaux effectués dans le cadre d'un programme de recherche franco-allemand et plus largement au sein de l'UMR ADES