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Appels à contributions

Gouvernance de la faim

Politique africaine, mars 2010
Dimanche 31 mai 2009

RÉSUMÉ

« On a faim ». Cette inscription vengeresse, sur un grand portrait du Président sénégalais, en plein cœur du sommet de l’Organisation de la conférence Islamique, en ce début du mois de mars 2008, donnait le ton avant d’être vite camouflée. Elle revient pourtant comme un leitmotiv de Nouakchott, à Douala, Maputo, Abidjan. Au-delà de la rhétorique journalistique sur la hausse des prix, quelque chose est à l’œuvre. « L’élasticité-prix » des familles touche à sa fin. Le contrôle administratif et social marque le pas. Après avoir « dérégulé » les sociétés, il va falloir « administrer » les corps et les esprits...

ANNONCE

Dossier thématique
Revue Politique africaine
1er trimestre 2010

« On a faim ». Cette inscription vengeresse, sur un grand portrait du Président sénégalais, en plein cœur du sommet de l’Organisation de la Conférence Islamique, en ce début du mois de mars 2008, donnait le ton avant d’être vite camouflée. Elle revient pourtant comme un leitmotiv de Nouakchott, à Douala, Maputo, Abidjan. Au-delà de la rhétorique journalistique sur la hausse des prix, quelque chose est à l’œuvre. « L’élasticité-prix » des familles touche à sa fin. Le contrôle administratif et social marque le pas. Après avoir « dérégulé » les sociétés, il va falloir « administrer » les corps et les esprits.
Ce projet de dossier sur la faim se présente comme un retour. Un retour, d’abord, sur certains « mots »: l’autosuffisance alimentaire n’est plus « tiers-mondiste » puisqu’elle devient une « urgence humanitaire ». Un retour, ensuite, sur les « idées »: l’agriculture familiale africaine a un avenir parce qu’elle est « multifonctionnelle ». Un retour, enfin, sur certaines « idées reçues » : l’Etat n’est plus voué aux gémonies et le commerce n’a jamais eu pour ambition de résoudre les inégalités alimentaires.
Parallèlement, ce retour en grâce s’explique par le retournement du système alimentaire : « petits » et « grands », producteurs et consommateurs, sont désormais au coude à coude dans une arène ouverte, finie et sans grande marge immédiate. La faim s’immisce, de ce fait, durablement dans nos esprits et nos interrogations.
D’où l’intérêt de relire certains textes ayant porté la réflexion et soutenu les débats, depuis la Géopolitique de la faim (1965), Sécheresses et famines du Sahel (1975), Economie alimentaire (1990), La sécurité alimentaire à l'heure du néo-libéralisme (1991) et d’en fournir un contrepoint actualisé. Après une longue période, où la faim a été mise à distance, réduite au paradigme de la sécurité alimentaire, l’actualité turbulente oblige à rouvrir le dossier à partir d’un angle tant géographique que politique.

Nous ne souhaitons pas restreindre le cadre de l’analyse aux pays sahéliens d’Afrique de l’Ouest sur lesquels nous travaillons et qui ont fait l’objet d’études actualisées (Sénégal, Mali, Niger, Burkina Faso).
De ce fait, des contributions sur la gouvernance du risque et des crises alimentaires, sur la géopolitique des tensions et des conflits localisés qu’elle peut engendrer et alimenter, au Maghreb, en Afrique Centrale et Orientale (Soudan, Somalie, Ethiopie) ou en Afrique Australe (Afrique du Sud, Zimbabwe), seront les bienvenues.
Des textes montrant les enjeux sociaux et politiques du « traitement » des situations de faim et de malnutrition sont également attendus.
Enfin, les analyses portant sur les confrontations ouvertes ou cachées des représentations alimentaires pourraient y prendre une place légitime.

Les propositions de contributions sont à retourner à l’adresse suivante pour la fin mai 2009

 

Dates

Dimanche 31 mai 2009