Colloque organisé par le Centre d'études des mondes africains(CEMAf - UMR 8171).
Ainsi, afin d’échapper aux interprétations binaires et aux compartimentages, il nous faut, d’une part, questionner et rapprocher les historiographies, et, d’autre part, dépasser une approche essentialiste des sociétés portugaises, africaines, voire luso-africaines ou afro-portugaises, mais également de l’Empire. Il est donc tout à la fois fondamental de reconnaître leur hétérogénéité et leurs divergences internes et de repositionner les acteurs dans les espaces et les temporalités. Une telle posture engage en outre à interroger en profondeur les catégories et les concepts habituellement en usage tels que « Portugais », « Luso-africains », « métissage », « connexions », « Empire », « colonie », etc. De même, elle nécessite de revenir sur le contexte de production des récits, européens et africains, de tous types (chroniques, œuvres missionnaires, récits de voyage, sans oublier la documentation administrative et les traditions locales), de manière à les considérer comme des productions sociales.
L’analyse des connexions et des transferts, aux échelles locale, régionale, et globale, est assurément nécessaire dans cette perspective. Ainsi les travaux sur les métissages à l’époque moderne, par exemple sur les Luso-africains d’Afrique de l’Ouest, ont démontré le caractère flexible et multiple des identités. Néanmoins transferts, flexibilité, et juxtaposition, ont leurs limites et se heurtent à des enjeux de pouvoir et des rapports de domination, dont l’étude renouvelée peut s’avérer prometteuse.
De la sorte, à travers l’étude des « modes d’interactions » entre « Portugais » et « Africains », nous pouvons tenter d’éclairer plus finement la société portugaise outre-mer (sinon métropolitaine) comme les sociétés extra-européennes en situation de contact.
Par le biais d’une démarche privilégiant les études de cas, et replaçant l’Afrique dans des interrelations à l'échelle globale (Europe, Asie, Amérique), les contributions pourront notamment porter sur les thèmes suivants :
Cette rencontre se veut par ailleurs ouverte aux expériences extra-africaines (Asie, Amérique) dans une optique résolument comparatiste.
- Titre,
- Résumé (environ 300 mots),
- Bref C.V.
Les langues du colloque sont le français et l’anglais.
NB. Nous ne pourrons prendre en charge les frais occasionnés pour l’ensemble des participants, néanmoins une aide au transport et à l’hébergement pourra être accordée en fonction de la situation personnelle des participants.
Coordinateurs du projet :
- Hervé PENNEC (CNRS - CEMAf-Aix-en-Provence): pennec@mmsh.univ-aix.fr
- Thomas VERNET (Université Paris 1 - CEMAf-Paris): thomas.vernet@univ-paris1.fr