Préface de Doris Bonnet.
Dans certaines régions africaines, les malades ne bénéficient pas de médicaments anticonvulsifs. Par ailleurs, les modalités d'exclusion varient selon les époques, les sociétés mais aussi les familles, et ne doivent pas être envisagées sans prendre en compte les possibilités d'intégration sociale, y compris dans le cas d'absence de traitement. Ce constat permet de redonner de l'importance au rôle de la relation sociale dans l'intégration des malades épileptiques.
Ce travail anthropologique de terrain en milieu rural bambara, au Mali, repose sur des entretiens avec les malades, les familles, les divers soignants et la population. Il rend compte de la dimension sociale et culturelle à travers laquelle l'exclusion liée à la maladie est nuancée dans ses représentations et pratiques. L'auteur étudie le phénomène dans un pays où les savoirs ancestral, coranique et occidental guident les repères et les représentations des gens au quotidien. Ces savoirs institués, relatifs à l'épilepsie, sont réinterprétés à travers des histoires de malades. Cet ouvrage permet enfin de comprendre le rôle de l'anthropologie médicale dans un programme de prise en charge thérapeutique en milieu rural.